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Agriculture et maladies des plantes
29 décembre 2013

Les intérêts des entreprises, plus forts que l’environnement.

pollutionLe 27.12.13  

Protection de l’environnement, développement durable, conventions, pactes… Malgré tous ces garde-fous, les pollueurs n’ont de cesse de faire suffoquer notre planète. El Watan Week-end vous en donne la preuve.

Lors de la 19e Conférence des parties (COP19) de la Convention des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC), qui s’est tenue à Varsovie (Pologne) du 11 au 22 novembre 2013, près de 140 organisations et réseaux de la société civile ont quitté la salle avant la fin des travaux. Ils ont également publié une déclaration intitulée «Le secteur privé prend le contrôle du climat» dans laquelle ils dénoncent l’extension des marchés carbone, le pouvoir grandissant des lobbies des industries polluantes et le sponsoring de la conférence par des industriels reconnus comme pollueurs, à l’image de d’Arcelor-Mittal et BMW. A Varsovie, c’est la première fois, depuis qu’ont débuté les négociations sur le réchauffement climatique, que participent des représentants de sociétés privées mondiales. Pour les ONG, placer les industries polluantes au cœur des négociations empêche les Etats de prendre des mesures efficaces. A Varsovie, la salle de conférences a été réalisée par le géant mondial de l’acier Arcelor-Mittal, l’eau potable fournie par le constructeur de méga-barrages Alstom, les blocs-notes et les stylos offerts par la compagnie d’électricité polonaise PGE, et les voitures mises à disposition par les constructeurs Opel et BMW. Depuis que l’homme cherche à se moderniser, les entreprises se développent aux dépens de notre environnement. A leur naissance, les premières industries sont de petites manufactures qui produisaient de la fumée comme principal polluant. Leur nombre limité n’engendrait pas encore des niveaux de pollution inquiétants.

Intérêts

Mais lorsqu’il y a un demi-siècle, ces usines sont devenues des industries à grande échelle et des unités de fabrication, la question de la pollution industrielle a commencé à prendre une autre tournure. Les consommateurs ont été les premiers à s’alarmer du sort de l’environnement. En réponse à leurs inquiétudes, les pouvoirs publics s’en sont pris aux entreprises pour avoir provoqué des dommages et ne pas avoir respecté certaines règles édictées. Depuis, les firmes sont astreintes à se préoccuper de l’environnement sous peine d’apparaître comme le vecteur principal de la dégradation. Certaines ont réussi leur mutation pour devenir des entreprises citoyennes, c’est-à-dire atteindre le stade de mettre au même niveau leurs intérêts et ceux de l’humanité, d’autres ont intégré des segments technologiques pour atténuer et réduire leurs effets sur l’environnement. Mais pour la grande majorité, beaucoup reste à faire. En effet, l’absence de politiques efficaces a permis aux industries de contourner les lois et d’utiliser des technologies dépassées, fonctionnant à l’ancienne et produisant ainsi une grande quantité de déchets. Beaucoup de petites industries, parce qu’elles n’ont pas suffisamment de capitaux, échappent souvent à la réglementation de l’environnement. Deux cents millions de personnes sont affectées par la pollution industrielle. Un rapport déposé quelques jours seulement avant la 19e Conférence de Varsovie s’avère à ce titre inquiétant. Les auteurs ont volontairement exclu les secteurs pollués d’Amérique du Nord et le site de Fukushima, au Japon, où le tsunami de mars 2011 a entraîné une catastrophe nucléaire. Et pourtant, ce rapport fait état de populations intoxiquées par des métaux lourds, exposées à des émissions toxiques ou en contact direct avec des hydrocarbures. Les sites les plus touchés, dix au total, sont situés en Argentine, en Europe de l’Est, en Asie et en Afrique.


Afrique


Dans le delta du Niger, la ville de Kabwe (Zambie) et le quartier d’Agbogbloshie (dans la capitale du Ghana) occupent la tête du peloton. A Kabwe par exemple, la concentration en plomb dans le sang des enfants est 40 fois supérieure à la limite acceptable. A Accra (Ghana), la destruction des équipements électroniques désuets en provenance d’Europe, qualifiée de sauvage, a multiplié les concentrations de plomb, de mercure et de cadmium chez les habitants. Enfin, au Niger, la destruction des gaz extraits du sol lors du pompage du pétrole affecte des milliers de personnes. Trois sites européens sont considérés comme dangereux. Evidemment, celui de Tchernobyl (Ukraine, 1986) a toujours des répercussions, notamment en raison de la radioactivité qui rend la région inhabitable. En Russie, dans la région de Norilsk, la production de nickel a entraîné la disparition complète de la forêt dans un rayon de 30 km autour des installations industrielles. Mais le pire demeure le secteur de Dzerjinsk, en Russie. L’ancien site de production d’armes chimiques est tellement pollué que l’espérance de vie de ses habitants est de 20 ans inférieure à la moyenne nationale. Au Bangladesh, les habitants de Hazaribagh sont affectés par les émissions de polluants issus de la transformation du cuir. Chaque jour, 15 000 m3 de rebuts et de boues toxiques sont rejetés dans la nature. Le taux de mortalité y est 300 fois supérieur à celui des autres villes du pays. A Kalimantan (Indonésie), le mercure utilisé pour récupérer l’or provenant des mines artisanales est brûlé. Les 1000 tonnes rejetées dans l’atmosphère chaque année représentent 30% des émissions mondiales de ce métal liquide. Dans le même pays, le fleuve Citarum (voir photo) a été transformé en véritable dépotoir où des tonnes d’ordures flottent dans une eau nauséabonde. Il y a tellement de déchets que les habitants pourraient presque marcher dans des flaques d’eaux polluées. Enfin, en Argentine, le bassin Riachuelo-Mantanza est considéré comme le site le plus pollué d’Amérique du Sud. Des tonnes de métaux lourds et de produits cancérigènes sont déversées, chaque année, dans une zone qui abrite plus de 3,5 millions d’habitants.


Palmarès


«L’exploitation des mines et le traitement des minerais qu’elle implique ont été la source de polluants la plus importante sur la planète en 2011», conclut une étude menée par l’ONG Green Cross Suisse et présentée le 10 novembre 2013 à Zurich. L’exploitation des mines et le traitement des minerais représentent un risque pour 7,02 millions de personnes. La deuxième source de polluants la plus importante est la fusion des métaux avec 4,95 millions de personnes à risque. Viennent ensuite la production chimique (4,78 millions de personnes à risque), l’exploitation de mines avec des moyens artisanaux (4,23 millions), les surfaces industrielles (3,86 millions) et la production agricole (3,27 millions). Les décharges de déchets industriels et ménagers sont un risque pour 3,21 millions de personnes. Suivent l’industrie lourde (2,77 millions), l’industrie pétrochimique (1,91 million) et les tanneries (1,89 million). Les grandes entreprises font-elles vraiment des efforts ? Le 12 septembre 2013, le rapport d’une ONG, la CDP, avance que les émissions de gaz à effet de serre (GES) des 500 principales sociétés cotées au monde, qui ont rejeté en 1013 l’équivalent de 3,6 milliards de tonnes de dioxyde de carbone (CO2), contre 4,2 milliards en 2009, ont reculé de 14% en quatre ans, mais que ces émissions proviennent à 73% de seulement 50 firmes, dont les rejets continuent d’augmenter. Ces 50 plus gros émetteurs seront responsables à eux seuls de plus de 2,5 milliards de tonnes, un chiffre en augmentation de 1,7% en quatre ans. Il s’agit principalement de pétroliers et d’énergéticiens, de cimentiers et de groupes métallurgiques ou miniers. La Chine n’est étrangement pas présente dans la liste, alors qu’elle est désignée par les pays occidentaux comme le plus gros pollueur de la planète. On trouve seize entreprises américaines (notamment ExxonMobil, Wal-Mart, Dow Chemical, Chevron, Conoco Phillips, FedEx, AT&T), six britanniques (BP ou Rio Tinto), cinq allemandes (E.ON, RWE) et canadiennes (Imperial Oil). La France place six entreprises dans le classement : GDF Suez, le plus gros pollueur avec 157,9 millions de tonnes de CO2, devant Lafarge (106,3 millions), EDF (80,4), Total (51,4), Air liquide (22,1) et Saint-Gobain (12,8).

Sonatrach, classée 17e :

Richard Heede, chercheur de l’institut de responsabilité climatique américain, classe l’entreprise nationale Sonatrach 17e sur les 20 plus gros investisseurs du secteur de l’énergie dans le monde. Les cinq premiers du tableau qui émettent 15% des GES sont l’américain Chevron (3,52% des émissions en 150 ans), ExxonMobil (3,22%), Saudi Aramco (3,17%), BP (2,47%) et Gazprom (2,22%). Sonatrach a rejeté près de 0,64% de la totalité des gaz à effet de serre depuis sa création, ce qui représente 9263 milliards de tonnes de CO2 ; elle en a rejeté 386 en 2010.
 

Ce que dit l’ONU :

Lancé en juillet 2000, le Pacte mondial des Nations unies est une initiative destinée à rassembler les entreprises, les organismes des Nations unies, le monde du travail et la société civile. Il regroupe des entreprises citoyennes dans plus de 100 pays autour de dix principes universels parmi lesquels il y a :
- Principe 7 : promouvoir une approche prudente des grands problèmes touchant l’environnement ;
- Principe 8 : prendre des initiatives en faveur de pratiques environnementales plus responsables ;
- Principe 9 : encourager la mise au point et la diffusion de technologies respectueuses de l’environnement ;
- Principe 10 : les entreprises sont invitées à agir contre la corruption sous toutes ses formes, y compris l’extorsion de fonds et les pots-de-vin.

Source : http://www.elwatan.com/hebdo/environnement/les-interets-des-entreprises-plus-forts-que-l-environnement-27-12-2013-240052_158.php

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