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Agriculture et maladies des plantes
9 mai 2014

Commune de Aïn El Hammam : Les cerisaies menacées par le capnode.

Capnode

Le 07.05.14

Le capnode, cet insecte ravageur, est en train de réduire les cerisaies, menaçant la pérennité de cette culture en haute montagne.

A chaque printemps, au moment de la floraison, les agriculteurs constatent, avec amertume, qu’une autre partie de leur cerisaie a dépéri. De nombreux cerisiers, encore debout, n’ont pas fleuri. «Le coupable», si on peut le nommer ainsi, est le capnode, un insecte ravageur qui est en train de décimer l’une des principales sources de rente des agriculteurs de haute montagne. Même si l’insecte s’attaque également, aux autres arbres fruitiers à pépins, c’est surtout le cerisier qui en pâtit le plus.

Les grandes cerisaies qui, il fut un temps, faisaient la fierté des paysans de Aïn El Hammam, se sont rétrécies, ces dernières années. De nombreux vergers, jadis verdoyants où foisonnait «le fruit des anges» ne sont plus que ronces et maquis. Les consommateurs ressentent cette «détérioration» en constatant que  les prix des cerises grimpent jusqu’à devenir inabordables, même en pleine saison. Dans les champs, les cerisiers, rabougris, dépérissent peu à peu. Leurs branches perdent leurs feuilles une à une avant que le mal ne s’y installe sournoisement.

Le chêne vert et les autres arbustes sauvages  gagnent inexorablement du terrain. Pour préserver ce qui peut l’être, des agriculteurs jaloux de leurs vergers se démènent en traitant leurs vergers avec des produits chimiques, malheureusement hors de prix. «A ce prix, je sélectionne quelques sujets encore sains que je protège pour la consommation familiale», nous confie un sexagénaire qui, il y a une dizaine d’années, tirait des revenus importants de la vente de ses cerises.  Malgré les appels des agriculteurs, suivis de vaines promesses des autorités, la menace du capnode, cet insecte vorace, se fait de plus en plus inquiétante. Les spécialistes préconisent un traitement systématique qui ne peut s’effectuer sans l’intervention de l’Etat.

Des sources au fait de la question nous informent qu’«une action de lutte contre le capnode était retenue pour 2011» et une enveloppe aurait été dégagée en conséquence. «Dans cette optique, la conservation des forêts avait envisagé  quelques actions à même de donner plus d’efficacité à la lutte. Une opération de  recensement devait être menée auprès  des agriculteurs dont les champs sont attaqués par cet insecte», ajoute notre interlocuteur. Force est de reconnaître que cette opération demeure toujours un vœu pieux.

Sur le terrain, on ne constate ni traitement ni plantation, devant contribuer à la régénération des cerisaies. Sachant que le parasite s’attaque aussi aux autres rosacées tels l’abricotier, le pommier ou l’amandier, les propriétaires de vergers ne peuvent que constater, impuissants, les dégâts de ce fléau. Le fumier équin, comme traitement naturel, tout comme ces nombreux produits vendus dans le commerce, semblent d’une efficacité limitée. «Quel que soit le remède  préconisé, il reste inefficient devant l’absence de traitement global dans la région», estime un agriculteur qui indique que l’insecte se déplace rapidement et peut infester, à nouveau, les arbres traités, dès la saison suivante si le traitement n’est pas correctement effectué dans les propriétés voisines. La période allant de mai à juillet est, d’après les spécialistes, la plus propice pour le traitement des cerisiers. Elle ne doit pas être ratée sous peine de voir le capnode continuer son travail d’éradication du  cerisier.

Nacer Benzekri

Source : http://www.elwatan.com/regions/kabylie/tiziouzou/les-cerisaies-menacees-par-le-capnode-07-05-2014-256176_144.php


Biologie
Ce ravageur hiverne sous forme de larve dans les racines ou d’adulte sous divers abris dans le verger 
ou dans son proche environnement.
Les premiers adultes émergent dès le mois de mai. La période de ponte débute peu de temps après et 
se poursuit durant tout l’été. Elle se termine généralement fin septembre.
Une femelle peut pondre une centaine d’œufs. Ceux ci sont déposés à même le sol dans un rayon de 60 cm autour du tronc et sur l’écorce au niveau du collet. 
Dès leur éclosion, après 7 à 45 jours d'incubation, les larves s’enfoncent dans le sol et pénètrent dans les racines situées entre 10 cm et 25 cm de profondeur. Chaque larve perce l’écorce d’une racine et réalise une galerie. Le stade larvaire dure généralement de 20 à 22 mois. A son complet développement, la larve atteint le collet où elle se nymphose dans une loge de 3 cm de long creusée sous l’écorce. 
Le cycle biologique de l’insecte étant long, tous les stades de développement de l’insecte se retrouvent durant tout l'été avec un chevauchement de générations.
Les dégâts les plus préjudiciables sont occasionnés par les larves.
Celles-ci sectionnent les vaisseaux conducteurs de sève, rendant l’alimentation de l’arbre difficile et pouvant entraîner la mort du sujet. La vigueur des arbres et le nombre de larves sont les 2 facteurs qui influent sur l’avenir du verger. La croissance de l’arbre est ralentie, les branches dépérissent. 

Moyens de lutte. 
Dans les parcelles touchées, des arrosages à la lance dirigés au niveau du tronc tous les 15 jours environ, hors conditions pluvieuses, peuvent limiter la prolifération des larves. Une protection du collet et sur 80 cm autour du tronc avec une toile géotextile à maille fine peut constituer une barrière mécanique contre la migration des larves dans le sol.
L’intervention la plus efficace à ce jour consiste à pratiquer le « capnodage », c’est-à-dire la destruction manuelle des adultes. Cette technique régulièrement utilisée dans les pays du Maghreb est simple mais laborieuse du fait de la présence de l'insecte sur une longue période.

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